Un jour le vieux grand-père dit à son petit-fils, venu le voir très en colère contre un ami qui s’était montré injuste envers lui : « Laisse-moi te raconter une histoire … Il m’arrive aussi, parfois, de ressentir de la haine contre ceux qui se conduisent mal et n’en éprouvent aucun regret. Mais la haine m’épuise, c’est comme avaler du poison et désirer que mon ennemi en meure.
J’ai souvent combattu ces sentiments. »
Il continua:
« Tu sais, mon petit , tout au fond de moi, il y a un grand combat qui fait rage. C’est comme si j’avais deux loups à l’intérieur de moi :
– Le premier ne me fait aucun tort  : Il vit en harmonie avec tout ce qui l’entoure et ne s’offense pas lorsqu’il n’y a pas lieu de s’offenser. Il combat uniquement lorsque c’est juste de le faire, et il le fait de manière juste.
– Mais l’autre loup, ah ha ! C’est une impatience-colère. La plus petite chose le précipite dans des accès de rage. Il se bat contre n’importe qui tout le temps, et pourtant sa colère ne change rien. Il n’est PAS capable de penser parce que sa colère et sa haine sont immenses.Pour lui, la difficulté n’est pas vécue comme un défi à l’intelligence ou aux compétences, mais comme une mise en cause ou une agression personnelle. Il y a, dans cette impatience colérique, le refus de la frustration, de la remise en question, mais aussi «le refus d’être pris en faute ou mis en échec

– Dis grand-père, pourquoi ces loups se battent-ils ?- Parce qu’ ils ne sont pas d’accord, ce sont deux loups très forts. II est parfois très difficile de vivre avec ces deux loups à l’intérieur de moi, parce que tous deux veulent dominer mon esprit. Il n’y a jamais de trêves, et en plus, ils se battent aussi en toi.- En moi ?
– Oui en toi ! Et à l’intérieur de chaque personne que tu croiseras sur cette terre.
– Mais dis-moi grand-père, toi qui sais tellement de choses… LEQUEL DES DEUX LOUPS GAGNERA LA BAGARRE ? Là, le grand-père réfléchit un instant et dit :
« C’EST CELUI QUE JE NOURRIS !»


Personne n’est à l’abri de l’impatience-colère.
Les situations de blocage et de difficulté génèrent de l’angoisse, de la mauvaise estime de soi que parfois seule la colère permet, de faire face. La question est de savoir comment réagir quand elle surgit en nous:
« Suis-je entrainé dans le flux de l’impatience-colère, souvent très puissant ou suis-je déterminé à mettre en place des solutions alternatives ?»

Prenez le temps d’assimiler.Les impatients ne prennent pas le temps de « digérer » ce qu’ils vivent. Comme les boulimiques qui s’organisent pour manger à peine leur repas terminé, ils ne profitent pas des moments relationnels riches, des activités intéressantes. Il est essentiel de s’accorder un moment pour ressentir en quoi l’action que l’on vient d’accomplir nous a « nourris». Si l’on passe aussitôt à autre chose, on n’assimile rien.
-Pourquoi est-il si difficile d’assumer ses erreurs et ses échecs ?
S’il est si difficile de nier sa part de responsabilité dans ce qui arrive, c’est le plus souvent pour
des raisons d’égo et de manque de confiance en soi.
En effet, nous savons tous par expérience que lorsque nous mettons de côté notre égoïsme et nous ouvrons à l’autre, la colère disparait, et notre bonté se révèle naturellement.
Si l’on prend un peu le recul, on constate que les émotions comme la colère, la jalousie, la haine …  ne sont pas notre vraie nature. Ce ne sont que des phénomènes temporaires et passagers. Ils ne paraissent solides et réels que si nous nous accrochons à eux, si « nous nous nourrissons d’eux. »Pour cela, au plus profond de soi, il faut conserver une compassion invincible et une force intérieure inépuisable.

-Nul n’est tenu de tout réussir du premier coup. Sortir de la logique ravageuse du « tout ou rien » regonfle l’estime de soi et la confiance en ses capacités, voilà le VRAI VAINQUEUR !